Impossible d’y échapper : lors des salons tech et conférences, sur les blogs, dans votre flux de veille, la BI “en temps réel” est une promesse qui passionne.
Vous aimeriez l’implémenter, ou vous la pratiquez peut être. Dans tous les cas, vous en avez certainement déjà entendu parler. Cette fameuse BI “en temps réel” qui offrirait un temps de rafraîchissement et d’analyse des données passant d’une journée à seulement quelques minutes. Une réactivité qui fait bel et bien rêver. Et si cela relevait plutôt du fantasme ?
BI classique versus BI en temps réel
La BI qu’on appellera “classique” consolide et modélise les données depuis des sources hétérogènes, avec une fraîcheur des données à la journée, au mois, au trimestre, ou encore à l’année, en fonction des KPI et projections recherchés. Au moment de la collecte, une solution d’intégration (ETL) assure la qualité de ces data, et au moment de la modélisation, des contraintes d’intégrité assurent la fiabilité des chiffres. Tout cela renforçant la force des décisions. Inconvénient : la fraîcheur des data dépendra de la fréquence de rafraîchissement de l’entrepôt
D’autre part, la BI “en temps réel” adresse un pilotage plus opérationnel, avec un rafraichissement des données “minute”, via des solutions de restitution plus légères. Elle permet donc de suivre l’évolution de chiffres de vente en temps réel, ou de la production instantanée. Mais elle ne permettra pas de lancer des requêtes de grande ampleur, des restitutions au mois et à l’année, du reporting “macro” etc.
Une confusion entre “instantanéité” et “temps réel”
À la question : “la BI en temps réel est-elle plus performante que la dite classique”, la réponse est donc non. Les deux présentes avantages et défauts, comme vu plus haut, mais elles sont surtout des solutions adaptées à des usages très différents. La BI en temps réel est parfaite pour l’opérationnel, des besoins très spécifiques comme des flux transactionnels ou du customer service. Mais elle ne permet pas réellement à un humain de répondre à un besoin minute, il s’agira plutôt d’automatisation d’action via une machine, et donc de traitement plutôt que d’analyse au sens décisionnel. Prévoir l’activité à très court-terme et augmenter sa réactivité est donc possible, mais difficile lorsqu’il s’agit d’actions à grande ampleur.
De l’art du juste temps
Faut-il pour autant conclure que la BI ne peut s’accélérer ? Et si l’on parlait plutôt de “juste temps” que de “temps réel” ? Accélérer la possibilité d’action et la réactivité des entreprises reste un enjeu majeur pour la BI de demain, à commencer par mettre en place des outils capables de capter de la donnée en temps réel. Le décideur doit disposer d’un temps incompressible : le temps nécessaire à la prise de décision juste, légitime, soutenue par les bon KPI. Ni trop tôt, ni trop tard !