Depuis une dizaine d'années la Business Intelligence, ensemble d'outils intelligents de facilitation de la prise de décisions, est largement mise à profit par les professionnels. La taille de plus en plus conséquente des Data Lakes sur lesquels se base le processus décisionnel demande des infrastructures de plus en plus complexes et qui affichent de très faibles taux d'indisponibilité. La plupart des entreprises ne peuvent se payer le luxe de telles ressources en interne, c'est pour cela qu'elle se tournent massivement vers une solution comme celle du Cloud Business Intelligence.
Une large adoption par tous les secteurs d'activités
Lorsque l'on parle de Business Intelligence on fait référence à une suite d'applicatifs qui autorisent, ou qui en tout cas qui facilitent, la prise de décisions commerciales ou autres. Cette boîte à outils est notamment composée d'applications de requêtes et de reporting, du Data Mining, des solutions analytiques, des outils d’analyses et de requêtes et des tableaux de bord d'entreprise. Une des premières applications de la Business Intelligence a d'ailleurs été OLAP (OnLine Analytical Processing) qui permet une analyse multidimensionnelles de larges volumes d'informations afin d'obtenir des rapports de synthèse.
En 2018 les tableaux de bord, la visualisation avancée des données, les requêtes ad-hoc ainsi que la Data Integration et le Self-Service sont les fonctionnalités de Business Intelligence les plus recherchées. L'emploi de ces ressources est plébiscité. En 2016, 25% d’entreprises utilisaient ces solutions, en 2018 elles sont désormais 49%. De plus leur utilisation s'opère désormais depuis le Cloud et cette tendance se renforce nettement.
Une disponibilité et un scaling assuré par des spécialistes
L'utilisation du Cloud est généralement motivée d'abord par des économies d'échelles. L'entreprise n'a pas à disposer en interne d'une infrastructure lourde, coûteuse à développer et surtout à maintenir. De plus, grâce à de nouveaux services développés par les opérateurs des Clouds, IaaS (infrastructure en tant que service), SaaS (logiciels en tant que services), les microservices et bien d'autres, les matériels comme les logiciels peuvent être opérés par des sociétés spécialisées.
Le déplacement des activités de Business Intelligence du Service Informatique de l'entreprise vers le Cloud se généralise. Les secteurs les plus actifs dans cette mutation sont les services financiers à 62%, ceux de la technologie pour 54% et de l’éducation pour environ 54% d'entre eux. La Business Intelligence est légèrement en retard par rapport aux autres applications dans l'adoption de la mise sur le Cloud. On constate cependant une nette volonté des professionnels de vouloir accélérer la mutation.
L'option All-In-Cloud n'est pas inenvisageable à court terme
Malgré certaines réticences liées à la sécurité des données ou au manque de confiance quant à la maturité des technologies impliquées dans le Cloud Business Intelligence, son adoption semble en bonne voie et irréversible. Environ 83 % des grandes entreprises mondiales estiment que le Cloud présente les meilleures qualités pour réaliser leurs travaux décisionnels. Elles sont même 69% à estimer que la majorité de ceux-ci auront basculé vers le Cloud d'ici 2023.
Le All-In-Cloud n'est donc plus une utopie pour la grande majorité des activités professionnelles et notamment celles de la Business Intelligence. Les débats se dérouleraient plutôt maintenant autour des moyens de déterminer quel Cloud, publique ou privé offre les meilleures fonctionnalités de BI aux meilleurs tarifs avec les meilleures garanties de résilience de leur infrastructure. Le cabinet Vanson Bourne, pour le compte de Teradata, a déterminé que 86% des entreprises considèrent Amazon Web Services comme le meilleur fournisseur, 82% d'entre elles nomment plutôt Microsoft Azure. Viennent ensuite le Google Cloud avec 66% et IBM Bluemix 36%.
Comme l'a fait remarquer Cédric Villani, il ne manque qu'un fournisseur français et européen à ce palmarès. Cela semble essentiel pour la sécurisation des données d'autant que les autorités américaines ont le pouvoir d'examiner celles des fournisseurs de services Cloud américains, même si elles sont hébergées à l'étranger. Certains avancent déjà le nom d'OVH pour remplir cette fonction souveraine.