La Blockchain, késaco ? Technologie disruptive ou simple buzzword ? Décryptage.

En 2017, vous n’aurez pas fini d’entendre parler de la “Blockchain”, cette nouvelle technologie de stockage promettant monts et merveilles, notamment de diminuer la méfiance à l’égard du Big Data en favorisant la protection des données, et donc la protection des utilisateurs.

Ciel, mes données !

Les chiffres du “Big Data”, cette explosion de volumétries des données, sont éloquents : 90% des données présentes dans le monde auraient été générées en seulement deux ans. Une accélération sans précédent qui inquiète non seulement pour des raisons stratégiques (comment capter, exploiter, valoriser ces données ?) mais aussi pour des raisons éthiques : quid de la vie privée quand la majorité de ces data émanent du géant Facebook et autres réseaux sociaux ?

La grande hétérogénéité des sources de ces données est aussi à mettre en cause. Chaque jour, de nouveaux réseaux sociaux et applications naissent et grandissent, emparés par les utilisateurs, et plusieurs manquements sont pointés du doigt :

  • La propriété de ces données, qui peuvent être revendues à des tierces, et sur lesquelles l’utilisateur a légué son droit de propriété en agréant aux conditions d’utilisation (vous savez, cette petite case à cocher pour passer rapidement à l’étape suivante…)
  • L'anonymisation des données, rattachée à la personne (l’internaute) ou l’entreprise qui les émet
  • La transparence des données, leur contrôle d’utilisation ou encore leur contrôle d’accès détaillé.

Vers la révolution Blockchain : distribuer plutôt que centraliser ?

En 2009 naissait le Bitcoin, moyen monétaire online et petite révolution robuste qui, à ce jour, n’a connu aucune forme de hack alors que la plateforme est publique. Peer-to-peer, crypté et presque anonyme, le Bitcoin a donc fait ses preuves. C’est pourquoi nombre d’experts pensent que cette innovation appliquée aux échanges pourrait s’appliquer à d’autres domaines.

Ainsi la Blockchain, cette “trust machine” pourrait “révolutionner le monde” titrait The Economist en Octobre. On toucherait alors le graal : une technologie de stockage et de transmission sécurisée, transparente, infalsifiable, fonctionnant sans organe central de contrôle ni tiers de confiance, tout en étant une base de data publique fiable.

Comment réussir cette prouesse ? La Blockchain, comme son nom l’indique, est une chaîne de blocs de transactions, formés par les échanges successifs entre utilisateurs. Un système qui repose donc sur des échange de pair à pair (P2P), ainsi que sur une base de donnée “distribuée”. C’est à dire une base de données dont différents exemplaires existent simultanément. Ces exemplaires appelés "nœuds" du réseau permettent d’éviter les potentiels hackages, car pour être hacké, il faudrait pouvoir corrompre plus de 50% de ces noeuds simultanément. La bonne idée derrière ce système : distribuer plutôt que centraliser.
Mais alors, sans intermédiaire tierce ou autorité centrale, comment vérifier la validité des transactions ? C’est ce qu’on appelle le “minage” : des milliers de mineurs rémunérés et regroupés en pool qui s’en chargeront simultanément. Une précaution qui existe déjà dans la blockchain Bitcoin appelée “Proof of Work.” Revers de la médaille : si un groupuscule violent, terroriste ou pédophile oeuvrait derrière la Blockchain, il serait très difficilement accessible par les autorités étatiques. Et oui : la protection à tout prix a aussi ses conséquences !

Toutefois, avec un potentiel d’économie de plusieurs milliards d’euros par an, des secteurs majeurs dont le secteur bancaire attendent l’innovation Blockchain au tournant, comme le décryptait une étude réalisée par Goldman Sachs. Dans ce dossier d’une centaine de pages, la banque exposait également les potentialités pour d’autres organisations telles que le secteur de l’hébergement, les marchés de l’énergie ou encore la lutte contre le blanchiment d’argent. Une innovation à suivre de près...

 

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