“Les outils BI, c’est pour les gros !” FAUX : la BI est aussi (et surtout) un atout pour les PME.
Coeur du tissu économique français, elles sont aujourd’hui 3,1 millions, soit 99,8 % du nombre total d’entreprises, accueillant 49% de nos salariés. Un poids écrasant qui fait des PME une exception française. Si leur croissance est stable en 2016, on compte cependant 7 dépôts de bilan par heure, touchant plus particulièrement les entreprises de moins de 3 ans.
Ces PME sont-elles alors en mesure de se lancer dans l’implémentation d’outils BI ? La réponse est oui : la Business Intelligence serait même un bon moyen d’éviter le dépôt de bilan.
Mieux voir son activité
Nombre de PME se retrouvent contraintes de mettre la clé sous la porte ou d’être rachetées. À un certain stade de leur développement, elles arrivent à une impasse : elles ne voient plus clairement l’étendue de leur activité. Les symptômes sont récurrents : difficulté à se projeter, problèmes de compréhension profonde de leurs dépenses, de leurs actions et des ROI qui y sont liés, erreurs dans les choix stratégiques opérés, ou absence de visibilité sur des potentialités cachées. Ainsi, investir dans un tableau de bord qui proposera des KPI pour mieux comprendre son activité peut être game changer. De même, dégager des volumes de données moindres en tant que PME ne signifie pas ne pas avoir intérêt à investir dans ses données ! Si les volumétries de data entre une PME et un mastodonte du secteur ne sont pas les mêmes, les potentialités d’en tirer des trésors sont bien là.
Accélérer la performance
À partir d’un tableau de bord, une PME pourra soit valider la perception qu’elle avait de ses activités (et donc pérenniser ses actions et maintenir sa croissance), soit se doter de nouvelles grilles de lectures pour lui permettre de réorienter, ou d’innover. L’implémentation d’une solution va de pair avec un changement global des processus, à toutes les échelles de l’entreprise. Un nouveau pilotage peut ainsi entraîner une diminution des coûts globale sur des éléments qui semblaient anodins. Par exemple, si l’entreprise constate une variance des prix chez un fournisseur, elle choisira de commander ponctuellement de plus hauts volumes plutôt que des petits volumes qui lui coûteront moins cher. Ou bien, mettre en place tout un suivi des paiements, encaissements et livraisons susceptible de révéler des vices cachés.
Constater l’existence d’une compétence manquante, une faille dans la relance des fournisseurs qui affaiblit la trésorerie, un effort de développement commercial là où les opportunités sont basses...Autant d’éléments qu’un projet de Business Intelligence peut mettre en évidence pour lancer de nouvelles actions ou rectifier les erreurs.
Se projeter dans le futur
Une PME n’a pas forcément envie d’être PME pour toujours ! Aussi les outils de simulation proposés par certaines solutions BI vont permettre de créer des “what if”, des scénarii possibles de développement de l’entreprise en fonction de ses données internes et des données externes du marché, puis d’en évaluer la variabilité.
Or plus une PME va accroître son activité, plus les risques seront grands, plus elle devra être rigoureuse dans ses process, ses coûts, ses marges, son portefeuille de commande etc. Si l’ambition est bien de grandir, dans ce cas, partir sur un projet BI pour marquer le changement et s’armer face à l’accroissement de l’activité et des volumes de données est une excellente idée.
Aligner les équipes
Passer d’une “petite” entreprise à une “moyenne” entreprise a une certaine répercussion sur l’aspect humain. Les PME se dotent d’un vrai service RH, mettent en place une politique salariale, une stratégie d’embauche, voire une marque employeur. Mais cela peut aussi engendrer un sentiment de “perte de contrôle” sur le management global des équipes, car elles s’agrandissent et ne peuvent plus être gérées comme avant. L’atout de la BI : aligner l’ensemble de la masse salariale devant les mêmes enjeux, les mêmes KPI, les mêmes outils et pratiques, et donc au final, la même stratégie. Un même outil pourra donc recentrer tous les collaborateurs autour de la même roadmap et faciliter le management au quotidien.
Des solutions de plus en plus abordables
Le premier frein à l’adoption d’un outil BI par les PME est invariablement l’aspect financier. Le prix d’une solution, de son implémentation et de sa maintenance rebute certains dirigeants. Or ces dernières années, les éditeurs ont été attentifs aux besoins des moyennes structures pour proposer des offres de plus en plus abordables. L’avancée du Cloud, notamment, a permis de faire baisser le coût des infrastructures tout en augmentant les capacités d’analyses. Les licences open source sont aussi une bonne opportunité de gratuité. Des modules tout intégrés sont proposés par des éditeurs tels que Microsoft ou Jedox, comprenant une suite complète d’outils avec reporting, cube et intégration de données. Certaines licences sont même “open bar”, pouvant s’étendre d’un utilisateur à plusieurs milliers sans que cela n’impacte le coût. Avec des échelons de prix de 10 000 à 100 000 euros, il est donc possible pour une PME de faire le choix d’investir dans une solution BI, surtout si elle estime que cet outil sera un vrai vecteur de croissance.