La “bienveillance”, un mot-clé de plus en plus répandu dans les méthodologies modernes de management. Et si on l’appliquait aux SSII ?
“Capacité à se montrer indulgent et attentif envers autrui, d’une manière désintéressée et compréhensive” décrypte le dictionnaire quant au mot “bienveillance”. Une définition qui peut paraître inquiétante au premier abord, quand on parle d’autorité, de capacité à se faire entendre ou à déverrouiller les blocages côté gestion de projet. La bienveillance : un management mou et obséquieux ?
Bien au contraire, on parlera ici “d’intelligence émotionnelle” : une capacité à mettre les intérêts de l’entreprise et des autres avant les siens, à faire preuve d’humilité face à ses certitudes, à déléguer et autonomiser, et avant tout à désamorcer de manière agile ce qui fait perdre le plus de temps, d’argent et d’énergie : les blocages humains.
Une méthode de management innovante, donc, et plus que jamais compatible avec les structures innovantes que sont les SSII.
La bienveillance : compatible avec la méthode agile
Héritée des anglo-saxons, et grande méthode privilégiée des gestions de projets techniques, la méthode agile est la plus pratiquée au sein des SSII, et surtout, un mode de penser et d’agir très compatible avec la méthodologie bienveillante. Forte dimension communicationnelle et nombreux contacts humains, compréhension et écoute rapprochée avec l’utilisateur, multiplication des rencontres et livraisons...C’est aussi une division en “lots” et donc une dimension projet plus “risquée” (sentiment d’absence de vue à long-terme) qui repose profondément sur un élément phare : la confiance entre consultant et business.
À bas l’ego !
Rien de pire dans un projet BI qu’un problème de communication entre consultant et client. L’écoute et l’empathie doivent être totales : c’est dans la fine compréhension des besoins, et un rapport d’étonnement solide que l’expert BI pourra parfaitement cadrer un projet, calibrer une solution et éviter les “dérapages”, fatals pour le budget. L’humilité n’est donc pas ici une posture “mollassonne”, mais bien un savoir-être stratégique.
Coopération
Nous l’évoquions dans l’article “Au-secours, mes users me rendent fou !”, la relation utilisateur/consultant, technique/business n’est pas simple. Sur-sollicitation, décalage linguistique, manque d’implication...Ici, la posture bienveillante peut déverrouiller à temps les blocages humains. L’effet “bouc-émissaire” du côté du consultant (“mes utilisateurs sont nuls”) comme du côté métier (“ce technicien ne cherche pas à me comprendre”) sera évité. Plutôt que de voir l’autre comme une menace et éviter le dialogue, se focaliser plutôt sur l’idée que l’autre souhaite tout autant que soi la réussite du projet - et agir en conséquence.
Le solutionnisme : errare humanum est !
Quoi de plus compatible avec des projets informatiques que le solutionnisme ? C’est pourtant bien ce que la méthode bienveillante propose. Pas de problèmes, que des solutions ! À chaque bug, sa sortie miracle. Une posture que chaque consultant prestataire se doit d’avoir ou construire au fil de sa carrière, pour devenir un excellent référent chez ses clients. Que l’erreur ou le bug émane de l’outil, de lui ou d’un autre, l’objectif n’est donc pas de pointer du doigt mais bien de trouver une sortie immédiate, avec une réactivité forte et un esprit positif.
En interne : assurer la cohésion parmi les prestataires
Dernier point non négligeable pour une SSII : prôner la bienveillance, l’écoute et la communication avec ses propres effectifs. L’isolement guette trop souvent le prestataire en mission seul chez un client, qui peut se noyer au fil du projet sans oser demander de l’aide à temps, ou tout simplement avoir envie de quitter son poste pour une entreprise où il se sentira plus entouré. Visites, coups de fils ou points réguliers, team building...Tous les moyens seront bon pour maintenir le lien et multiplier les échanges. Côté performance comme ROI, la bienveillance a du bon !